Dépucelage

Non je ne vais pas vous parler de ma vie sexuelle mais de ma vie politique.
Aujourd’hui j’ai suivi à la télévision et avec attention le discours de Nicolas Sarkozy suite à son investiture. Tout devient possible…

Petit rappel des chiffres : 69% de participation – 98% pour N. S.
Digne d’une république bananière, tous derrière le petit homme seul capable de défier le raz de marée royaliste. Les élections ne se gagnent plus sur les idées mais sur les hommes, de quoi engendrer des délires mégalomaniaques, pensez à 2002 et suivez mon regard !

Première fois que je m’attelle à ce genre d’exercice. Mieux vaut étudier l’ennemi que de le dénigrer. Tout le monde sait que depuis cette année je suis militante PS et que je n’ai pas voté pour Ségolène et cela m’intéressait de voir et d’écouter le nouveau Sarkozy rassembleur et prônant pour l’union.

Je n’ai pas été déçue. Il est un grand (hi hi hi) orateur et il le sait. Il n’a pas son pareil pour haranguer les foules et s’exprimer avec passion, le public paraissait en délire à certains moments, je vous l’accorde surtout les jeunes.

De quoi il a parlé ? De tout !
D’élitisme républicain,de république réelle et de démocratie irréprochable. De l’école de l’autorité où on se lève quand le professeur entre dans la classe. On le savait, il est à fond démago quand on parle d’apprentissage et des jeunes. Il a répété à l’envi qu’il était absolument contre toute forme d’assistanat dans n’importe quel secteur.

« Je veux tout dire avant parce que je veux tout faire après ».
Traduction personnelle de ce que ses partisans disent de lui : il a des idées et il les applique.

Sur le droit du travail, il demande un vote démocratique à bulletin secret pour voter la poursuite ou l’arrêt d’une grève. Il faut se rappeler qu’en Mai 68, il était à la tête des étudiants qui voulaient la fin de la grève.
Il a martelé son aversion pour le manque de courage chronique et sur les devoirs et droits du citoyen.

« Si vous voulez de l’aide de l’état, vous devez d’abord lui montrez que vous le méritez «.

Par rapport aux jeunes, il aimerait que les étudiants qui travaillent deviennent une généralité. Quand on sait la galère que c’est de cumuler les deux, on se dit que le délire sur « prouvez que vous donnez » va un peu loin.
Toujours dans la même veine, il a sorti que « la gauche trahit le travailleur » sans le motiver d’aucune sorte mais il fait sûrement allusion aux impôts des classes moyennes. Il demande à ce que ceux qui veulent « travailler plus pour plus longtemps » aient la capacité de le faire mais vous en connaissez beaucoup, vous ?

Sarkozy se dit « le futur président qui veut remettre la morale au cœur de la République ». Il fustige ensuite les 35 heures qui « ont tout compliqué, qui ont provoqué désorganisation phénoménale et manque de personnel ».
Il fustige la méritocratie et la corruption mais précise que tout mérite individuel sera récompensé !

La fonction publique devient pour lui « une vocation pour le bien commun et le goût du public et non plus un refuge ».

Sur le volet international, il réaffirme sa volonté de laisser la Turquie en dehors de l’Europe, il récuse la possibilité pour un état membre de régulariser en masse des sans papiers, sous couvert que Schengen fait de la France et des autres pays, un seul état ou ces mêmes sans papiers peuvent se déplacer librement et donc chez nous ! Il se proclame ami des Etats-Unis mais ami qui se doit de dire la vérité comme « Jacques Chirac a su si bien le faire ! » (Démagoooooooo).

Il se dit contre le communautarisme mais n’a eu de cesse dans un élan fédérateur de parler tour à tour des femmes, des étudiants, des immigrés (je suis un fils d’immigrés !), des handicapés et j’en passe. Je continue à penser que sa pensée est dangereuse et borderline. Son discours est huilé et certaines de ces idées sont bonnes mais sa volonté de puissance dépasse toutes ses idées.

En gros, Tous Sauf Sarko ! Mais au moins maintenant vous savez pourquoi